menu

TRAOÑ GOUEZ

Récits troublants de la Vallée Sauvage

Traoñ Gouez, c’est le nom d’un lieu-dit situé au bord de l’Aber-Wrac’h, sur la rive de Landéda. Il se traduit en breton par la Vallée Sauvage. Paysage caractéristique d’un aber, l’endroit fera ici le lien entre deux récits, l’un en son amont, l’autre en son aval qui, à deux époques différentes, emprunteront son décor. Ils ont été choisis et travaillés par Pol Madec, auteur et comédien, arrivé depuis bientôt quarante ans dans ce qui est convenu de nommer les Abers, une longue durée de création-résidence, revendique-t-il, qui lui permet de jouer, avec le respect et l’irrévérence nécessaire, de ce qu’il a capté durant toutes ces années.

 » Ici, pas de dunes ni de sable blanc mais des centaines de mètres de vasières et de prés salés. Si un rayon de soleil, un bout de ciel bleu, un léger souffle de vent, suffisent à rendre l’endroit aussi agréable qu’un autre, allez-y un jour d’hiver quand tout se noie, du ciel à la mer dans un camaïeu de gris, quand le bruit du friselis de l’eau même vous donne des frissons, vous laisse entendre que vous n’êtes pas le bienvenu, vous réaliserez alors que le nom de sauvage n’est pas usurpé. « 

« L’or du Moulin de l’Enfer » est le premier récit proposé au public. Il est inspiré d’une nouvelle écrite en 1929 par Ernest Cassin sous le titre « L’or synthétique » dans un recueil intitulé « Contes troublants des veillées modernes ». Ernest Cassin est officier-ingénieur et vient régulièrement passer des vacances en famille à l’Aber-Wrac’h. L’homme allie un esprit scientifique certain à une bonne dose d’imagination, un mélange assez baroque en ce qui concerne les « veillées au coin du feu », d’où le terme « modernes ». Les nouvelles ont pour cadre, dans leur grande majorité, les alentours de Landéda. Pour celle-ci, le nom de l’endroit, un must de l’identité de Landéda, a sans doute suscité chez lui un frétillement de plume qui nous entraîne, dans le premier tiers du XIXème siècle, sur les chemins de l’Alchimie mais aussi du meurtre !

 » L’autopsie révéla en effet que son corps était recouvert de tatouages et pour certains, il n’y avait aucun doute sur leur nature : c’était ceux qu’on ne trouvait en général que sur la peau des bagnards. Le médecin, un ancien militaire, fut catégorique car ça avait été pour lui son pain quotidien du temps où il travaillait dans l’arsenal de Brest qui accueillait un des plus grand bagne du royaume. Chez ces gens-là, disait-on, on n’en a jamais fini avec les mauvais penchants. « 

Registre des décès 10 février 1762.

« Gwerz darvoud Landeda » nous ramène au 18ème siècle. Les faits sont avérés et dûment répertoriés dans les registres. Darvoud signifie « accident ». Seize hommes, quinze de Landéda et un Lannilisien, se noient face à la grève de Traon Bizin, dans l’Aber-Wrac’h, ce 9 février 1762 en convoyant une batelée de bois destinée aux troupes du Fort Cézon qui garde l’entrée de l’estuaire. Ils le font dans le cadre de l’obligation qu’ont les paroisses à subvenir à certains besoins de l’armée cantonnée sur son territoire. Le récit qui revient sur ce jour maudit a été développé à partir du texte d’une chanson en breton, d’une gwerz contemporaine de l’événement, qui sera interprétée « in memoriam ». Pour plus de détails, vous pourrez vous reporter à cet article.

PREV > AZYADÉ À L'ÉCOLE DES PRINCESSES AZYADÉ À L'ÉCOLE DES PRINCESSES

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *